« Si tu n’as pas envie d’avoir un enfant, c’est parce que tu n’as pas encore trouvé le bon.» Sacrée punchline n’est-ce pas ? Suffisamment forte en tout cas pour me sortir de mon dilemme gâteau au chocolat ou/et tarte aux poires, à une soirée il y a quelques semaines de ça. J’avoue que je ne faisais pas vraiment partie de la discussion et que je m’y suis un petit peu incrustée. Mais bon, quand on entend que si une femme n’a pas envie de devenir mère, c’est parce qu’elle n’a pas encore trouvé LE mec (poudre de princesse qui brille), c’est un peu limite, non ? Déjà, parce qu’en plus de rappeler à la nana en question qu’elle est célibataire (et qu’apparemment son libre arbitre est en mode veille jusqu’à ce qu’elle rencontre « l’élu »), on sous-entend qu’il y a quelque chose qui cloche chez elle. «Une femme qui ne veut pas d’enfants maintenant, le regrettera forcément après.Comment cette égoïste ose-t-elle bafouer la sacro-sainte maternité, c’est vraiment scandaleux, non ?» Non. Est- ce qu’on ne pourrait pas leur lâcher l’utérus deux secondes et respecter un certain choix de vie ? Un choix de vie qui aujourd’hui encore continue de choquer beaucoup de monde et paraît souvent incompréhensible.
Vous me direz : « Mais pourquoi tu t’excites ? » Parce qu’en tant que femmes, on doit suffisamment jouer des coudes pour nous imposer. Est-ce qu’on ne devrait pas davantage se soutenir et éviter de se mettre la pression ? D’autant plus que d’après ce que j’ai pu constater autour de moi, ce sont souvent des femmes qui ne comprennent pas que certaines d’entre elles décident de ne pas passer par la case « bout de chou » (une expression qui devrait d’ailleurs selon moi être amendable). C’est le comble, non ? « Parce que la maternité c’est tout simplement magique et tellement épanouissant ». Les grasses mat’ et la spontanéité c’est pas mal non plus, non ?
Et puis cela voudrait dire quoi ? Qu’une femme sans enfants est forcément incomplète, pas épanouie ? Un sacré raccourci, terriblement stigmatisant. Avec en prime, une pression un peu malsaine. Une pression de plus en plus forte à mesure que les femmes vieillissent. J’ai 30 ans et honnêtement, on ne m’a jamais autant parlé bébés. Parce que c’est l’âge et que je suis en couple certainement. J’imagine que vous devez penser que je suis anti-gosses. Eh bien non, j’aimerais avoir des enfants.
Mais il est vrai que je n’avais jamais vraiment remis en cause la maternité, cela me semblait la suite normale pour une femme, comme si cela m’était imposé. Et puis un jour je me suis demandé si j’avais vraiment envie de devenir mère, ou si j’avais simplement été conditionnée à coup de poussettes roses en plastique et bébés Mattel. Une réflexion de plusieurs mois qui m’a convaincue qu’avec ou sans enfants, je serai heureuse. Chacune des options me paraît avoir ses avantages, ce sont simplement deux directions différentes. Lorsque j’ai réalisé que j’avais finalement beaucoup plus le choix que je ne le croyais, je me suis sentie libérée. Et c’est ce choix qu’il me semble important de respecter. Chaque femme a le droit de décider de devenir mère ou non, sans avoir à se justifier constamment. Etre une femme aujourd’hui, c’est avoir le droit de disposer de notre corps comme nous le souhaitons et de prendre la direction que nous décidons. Sans stigmatisation et sans jugement.
Alors bien sûr je ne réinvente pas la roue, beaucoup de choses ont été dites sur le sujet. Mais quand je repense à la fille de la soirée, mal à l’aise de devoir se justifier sur son choix de ne pas avoir d’enfants, je me dis qu’un petit peu d’encre en plus à ce sujet, ça ne peut pas faire de mal.
Merci pour cet article. Merci d’avoir compris qu’on a pas à se justifier de vouloir ou pas des enfants. Merci pour ces mots. Merci d’avoir résumé une grande partie de mon quotidien.
Auteur/autrice
♡ ♡ ♡
Article bref, mais terriblement bien orienté ! Si je le pouvais, je mettrais un pouce bleu (comme disent les jeunes)
Auteur/autrice
Merci Charline, c’est adorable!
Merci de cette bienveillance, particulièrement rare. Parce qu’entre le ressenti (absence d’envie), vécu (oui ça compte aussi) et rationalité (quel monde laisser à des enfants), il n’y a pas qu’une raison, subie ou choisie, de ne pas procréer. Et que c’est fatiguant de devoir expliquer, justifier mais toujours être jugée…
Auteur/autrice
Merci à toi! Tout à fait, c’est pour cela qu’il faut continuer à en parler ♡
Je me retrouve tellement dans ce que tu dis… c’est assez fou!
Auteur/autrice
Merci beaucoup Emily 🙂